Les parasites
Les gastérophiles sont des insectes ailés qui ressemblent à des gros bourdons. Les femelles ne piquent pas et pondent leurs œufs sur la robe des chevaux. Les larves se développent dans le tube digestif des animaux hôtes, et sont à l'origine d'une myiase digestive.
Myiase vient du grec myia qui signifie mouche et désigne toute infestation d’un tissu ou d’un organe par une larve d’insectes proches d'une mouche.
Gastérophile femelle s'approchant d'un cheval pour y déposer ses œufs. © C. Lebis
Il existe diverses espèces de gastérophiles parasites des équidés en Europe, comme Gasterophilus intestinalis, G. haemorrhoidalis, G. nasalis, G. inermis et G. pecorum. Leur cycle de vie est similaire à quelques exceptions près : les œufs de G. pecorum sont déposés dans l'environnement et non sur les poils du cheval. Les larves de G. intestinalis se localisent plutôt au niveau de l'estomac, celles de G. nasalis et G. haemorrhoidalis au niveau du duodénum, et celles de G. inermis (mais aussi de G. haemorrhoidalis) au niveau du rectum.
Cycle de vie
D'une manière générale, les femelles adultes des gastérophiles s'approchent des chevaux et pondent leurs œufs sur les poils des animaux (hormis pour G. pecorum qui pond ses œufs dans l'environnement). Les œufs apparaissent comme des éléments allongés blanchâtres, mesurant de 1 à 2 mm, accrochés à la robe sur les membres (surtout les antérieurs), la tête, les épaules ou les flancs.
Œufs de gastérophiles collés sur les poils d'un membre antérieur. © C. Lebis
Les œufs libèrent des larves qui gagnent le tube digestif du cheval. L'ingestion se fait selon les espèces de gastérophiles par léchage ou migration des larves dans l'épaisseur de la peau (ou via l'alimentation pour G. pecorum).
Les larves ingérées se fixent à divers endroits du tube digestif, où elles poursuivent leur développement. Elles sont munies de crochets qui provoquent des ulcérations superficielles de la muqueuse digestive, ulcérations dont elles profitent pour se nourrir.
Larve de Gasterophilus intestinalis. © Kalumet, licence Creative Commons
Au bout de quelques mois, les larves sont éliminées dans les crottins. Après pupaison dans le sol, elles donneront naissance à des gastérophiles adultes.
Pupaison : transformation de la larve en pupe au sein de laquelle le futur adulte se développe.
Parasitisme : conséquences et diagnostic
Les gastérophiloses sont communes en Europe, mais il ne s'agit pas de maladies parasitaires graves. La plupart des chevaux contaminés ne montrent aucun signe particulier. Il peut cependant arriver que certains animaux puissent souffrir d'une inflammation de la bouche et du pharynx lors de la migration des larves. On peut trouver des ulcères gastriques et intestinaux, des inflammations du tube digestif, de l'anémie ou de la diarrhée chez des chevaux porteurs de larves de gastérophiles, mais on ne sait pas dans quelle mesure ces parasites ont réellement un rôle dans le déclenchement de ces affections.
Des chevaux souffrant de coliques graves, voire de rupture du tube digestif peuvent se révéler contaminés par Gasterophilus sp., mais cela ne signifie pas que les parasites soient la cause des coliques. Ils ne sont probablement pas le facteur déclenchant mais pourraient être un facteur aggravant.
Nombreuses larves de gastérophiles dans l'estomac d'un cheval. © F. Beugnet
Comment savoir si un cheval est contaminé par les gastérophiles ?
Il y a plusieurs façons de diagnostiquer une contamination par les gastérophiles :
- observation des œufs sur le pelage du cheval en été et en automne ;
- observation des larves directement dans les crottins ;
- observation des larves à l'occasion d'une endoscopie digestive ;
- réalisation de tests sanguins ou sur crottins (non disponibles en routine).
Traitement et prévention
Il existe des vermifuges très efficaces pour lutter contre les gastérophiles, et la plupart des molécules prescrites lors des protocoles de vermifugation standard suffisent à se débarrasser de ces parasites. Si vous pensez que votre cheval est exposé à un risque de gastérophilose, parlez-en à votre vétérinaire afin que ce risque soit pris en compte dans le plan de vermifugation de vos animaux.
On peut également limiter les risques d'infestation en retirant les œufs collés aux poils à l'aide d'un peigne fin, ou en lavant le pelage avec un insecticide dilué dans de l'eau chaude.